Briançon, labellisée Ville d'Art et d'Histoire.
Déposé à l'Institut National de la Propriété Industrielle, le label Villes et Pays d'Art et d'Histoire est attribué par la direction de l'Architecture et du Patrimoine au ministère de la Culture.
Il a fait l'objet d'une convention signée entre l'Etat et Briançon en 1990, remarquable par sa densité de patrimoine, le nombre de ses monuments classés ou inscrits et sa politique d'accueil et de sensibilisation des publics.
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Géographie
Briançon se situe au confluent des vallées de la Durance, de la Guisane et de la Cerveyrette, sur un verrou glaciaire.
A 1 326 mètres d'altitude, c'est la plus haute ville de France et la deuxième en Europe, après Davos en Suisse.
La large vallée de la Durance lui ouvre, vers le nord, par le col de Montgenèvre, les portes de l'Italie et, au sud, vers Gap et la Provence.
Par la route, Briançon est desservie par la RN 94 en provenance de Gap et en direction de l'Italie via le Col de Montgenèvre (1 854 m), par la RD 1091 (ex-RN 91) en provenance de Grenoble via le col du Lautaret (2 058 m).
La ville se situe également sur l'axe historique des grands cols des Alpes (les cols du Galibier et d'Izoard sont tout proches de la cité), axe routier qui relie Nice au lac Léman.
Par voie ferrée, la gare de Briançon est le terminus de la ligne en provenance de Marseille-Saint-Charles.
Projeté dès la fin du XIXe siècle, et régulièrement extirpé des cartons, un tunnel ferroviaire sous le col de Montgenèvre permettrait de poursuivre la ligne vers l'Italie (Oulx) et ainsi mettre en liaison directe Marseille et Turin.
A noter qu'actuellement, et jusqu'en novembre 2007, des travaux de renouvellement des voies occasionnent des fermetures de la ligne entre Briançon et Gap. Un service de remplacement par autocar est alors mis en place entre les deux villes haut-alpines.
Briançon se trouve à 15 km de la frontière italienne, à 33 km de Sestrières, à 45 km de Bardonèche (gare TGV), à 46 km d'Embrun, à 84 km de Barcelonnette et de Saint-Jean-de-Maurienne, à 87 km de Pignerol, à 109 km de Turin et à 115 km de Grenoble.
Briançon est réputée pour sa vieille ville.
La place forte est constituée d'un dispositif considérable imaginé par Vauban et réalisé en particulier par Tardif, directeur des fortifications du Dauphiné, et Nègre.
En plus de la classique ceinture de fortifications qui entoure le centre-ville, les ingénieurs ont installé de nombreux forts sur les montagnes environnantes afin de prévenir une invasion venant de l'Italie.
C'est également une station de ski appartenant au domaine de Serre-Chevalier dont elle fut à l'origine en 1941 sur le site de Chantemerle.
Briançon est située sur les tracés des sentiers de grande randonnée GR 5, GR 5C et GR 50
Histoire
Au carrefour de cinq vallées (Durance, Clarée, Guisane, Cerveyrette, Orceyrette), le site a été occupé dès l'âge du bronze. Des peuplades celto-ligures, les Brigiani, sont à l'origine du nom romain Brigantio, Brigantium (racine celtique brig, «lieu élevé»).
Antiquité
L'existence de Briançon est successivement rapportée par Strabon, Ptolémée, Atticus, Ammien Marcellin et Pline, lequel, selon Malte-Brun, en attribuerait « la fondation à des Grecs chassés des environs du lac de Côme par les Boïens et les Sénonais, qui auraient détruit leur ville, Brigantium.
Ces Grecs se seraient réfugiés dans les Alpes, se fixèrent entre le Montgenèvre et Sisteron et bâtirent une ville qu'ils nommèrent Brigantium, en mémoire sans doute de la cité qu'ils avaient habitée en Italie. Malte-Brun rapporte également que « d'autres veulent que ce soit Bellovèse ou Brennus qui ait fondé cette ville ».
À l'époque romaine, Briançon fait partie des Alpes Cottiennes, gouvernées un temps par le roi Cottius, et c'est un point de passage essentiel sur la route Turin-Arles (Voie Domitienne).
Moyen Âge
Après les invasions barbares du IVe au IXe siècle, la ville romaine Brigantium se replie sous la protection du piton fortifié qui domine l'étroite vallée de la Durance. Dauphinoise dès 1024, la bourgade occupe la moitié nord de son assise actuelle et un quartier, aujourd'hui disparu, situé sur l'emplacement du Champ-de-Mars.
Close en 1371, carrefour commercial important, elle est le chef-lieu du Grand Ecarton.
De 1343 à la Révolution, la région est en effet organisée en une fédération de cinq Escartons, territoires disposant de prérogatives particulières, qui ont subsisté au rattachement du Dauphiné à la France.
Après le rattachement du Dauphiné à la France en 1349, le Briançonnais subit les répercussions des ambitions royales portées vers l'Italie.
Renaissance
Son essor est considérablement ralenti par les guerres d'Italie et les guerres de religion. La ville est prise par Lesdiguières le 6 août 1590.
Temps modernes
En raison de sa situation, Briançon devient une ville militaire.
En 1690, une nouvelle enceinte protège la ville.
Cette même année, le ralliement du duché de Savoie renforce la ligue d'Augsbourg. Durant l'été 1692, le duc Victor-Amédée II de Savoie dirige une campagne en Dauphiné méridional, prouvant que les montagnes ne font pas barrage.
La ville fut détruite dans un incendie déclenché par les Savoyards.
Elle passa à la Savoie en 1697 (traité de Ryswick) puis revint à la France en 1713 (traité d'Utrecht). Sébastien de Vauban se rend alors à la frontière des Alpes pour améliorer les systèmes défensifs, et, en collaboration avec les meilleurs ingénieurs militaires et les plus grands généraux, dote Briançon de casernes, apaisant ainsi les craintes de la population provoquées par les passages dévastateurs des gens d'armes.
Malte-Brun affirme qu'avant la Révolution française, on pouvait encore lire, au-dessus d'une des portes vestiges de l'enceinte romaine, l'inscription suivante : « CORNELLÆ SOLININÆ AUGUSTÆ CONJUGI ». Affirmation à nuancer puisque la lettre « J » est de création récente (XVIe siècle) et était autrefois rendue par la lettre « I »...
XIXe et XXe siècles
En 1815, lors des guerres napoléoniennes, la ville résista aux assauts des Alliés et le second traité de Paris fut signé sans que la ville eût capitulé.
Pour des raisons économiques, Briançon va tenir à son caractère de ville de garnison qui s'affirme en 1890, lorsque le 159e Régiment d'Infanterie Alpine y est envoyé. Il devient alors le régiment de la ville par excellence.
Un siècle plus tard, en 1994, est créé au sein du 159e RIA le Centre national d'aguerrissement en montagne. Celui-ci a pour mission d'entraîner les formations d'infanterie françaises et étrangères dans un milieu naturel difficile, d'assurer l'instruction spécifique en montagne et le soutien des stages en altitude d'organismes de l'armée de terre ou interarmées.
En 1990, la ville devient une station de ski grâce à la mise en service de la télécabine du Prorel qui connecte la ville à la station de ski de Serre-Chevalier, orientant encore plus nettement l'économie autour du tourisme qui devient la principale ressource de richesse pour la commune et son principal vecteur de communication.