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Freissinières
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Géographie 

La commune de Freissinières, plus connue sous le nom de vallée de Freissinières, correspond au bassin versant de la Biaisse, rivière qui prend sa source au col d'Orcières et qui se jette dans la Durance entre La Roche-de-Rame et Saint-Crépin.
Elle se situe à environ 19 km de Briançon et 20 km d'Embrun.

D'est en ouest, on découvre une plaine alluviale d'environ 80 hectares bordée au sud par de belles forêts de mélèzes, de pins et de sapins, tandis que le versant nord ne présente qu'une façade aride et rocheuse ; néanmoins au début du siècle dernier, la vigne y était cultivée jusqu'à 1200m.

Au niveau du hameau des Meyries, la vallée s'élargit sur le versant nord qui porte une végétation assez dense de peupliers, de frênes et de noyers surtout. Ce secteur de la vallée, appelé la "Poua", bien exposé au sud, offrait encore au siècle dernier des terres bien cultivées jusqu'au niveau des pâturages, vers le col d'Anon.

Après le hameau des Ribes, la vallée se rétrécit sans cesse le long du cours de la Biaisse, jusqu'au fond de la vallée. Les terres cultivables étaient rares, les avalanches de neige et les éboulements recouvrant de pierres et de graviers les champs et les près ; les deux petits hameaux des Viollins et des Mensals sont d'ailleurs situés dans les rares zones abritées.
Après ce village, la vallée cesse brusquement au niveau du parking (1441m), la Biaisse descendant en cascade depuis le hameau de Dormillouse situé à 1727m.
Au niveau de ce hameau, la vallée se subdivise, la Biaisse remontant son cours, plein ouest, jusqu'au col d'Orcières (2782m) tandis que, venant du sud, le petit torrent des Oules charrie les eaux sorties des lacs de Faravel et de Palluel.
Tout ce secteur, dominé par les hauts sommets du pic Félix Neff (3243m), du Grand Pinier (3117m) et du Petit Pinier (3100m) est aujourd'hui incluse dans la zone centrale du Parc national des Écrins.
Enfin, il ne faut pas oublier, au sud du hameau des Viollins, la belle montagne de Val-Haute, dominée par la Tête de Vautisse (3156m).
 

Histoire générale
 
Des recherches récentes, conduites par l'Université d'York, ont mis en évidence la fréquentation par l'homme du plateau et de la montagne de Faravel, au sud de Dormillouse, depuis le Mésolithique ancien ou moyen ; il s'agit sans doute d'une "halte d'un petit groupe de chasseurs explorant saisonnièrement ces zones de haute montagne".
Ce secteur révèle également une fréquentation humaine à l'âge du Bronze ancien (fin du troisième millénaire avant n.è.) mais de nombreux tombeaux de la même période ont été également trouvés près de Pallon, avec des bracelets de bronze.
Il n'y a pas de trace de la présence romaine à Freissinières mais, plus bas, Rame (La Roche-de-Rame) était une importante station sur la voie Domitia qui reliait Rome à l'Espagne, via le col de Montgenèvre.
On dit que Dormillouse, un des treize hameaux de la commune, a été fondé par les Lombards, au 6ème siècle, où ils se réfugièrent après leur défaite, près de Mont-Dauphin, devant le patrice Mummol.
Les Maures, ou Sarrasins, ont également laissé des traces de leur présence dans la vallée.
Au dessus de Pallon, on trouve les ruines des fortifications où ils se sont maintenus jusqu'au 10ème siècle ; en bas de la plaine, il existe une fontaine près de laquelle les Arabes ont dû habiter, qu'on nomme Fontanier ou fontaine du Noir.
On leur attribue aussi la fondation des hameaux des Viollins et des Minsars.
Les restes de ces populations se sont fondus avec les habitants de la vallée.

On ignore les noms des premiers seigneurs après la défaite des sarrasins.
Ce qui est certain c'est qu'en 1375 les sires de Rame exerçaient une co-suzeraineté sur la vallée avec le seigneur de Freissinières ; plus tard, cette suzeraineté fut encore partagée avec le sieur Bayle, premier président à la Cour de Grenoble.
Le seigneur le plus connu est Fazy (François) de Rame qui vivait au 15ème siècle. Dans son "livre-journal" (écrit en patois mais aussi en latin), il enregistrait les moindres détails concernant son colombier, ses récoltes de miel, les redevances en fromages, ses transactions avec les habitants de la vallée. Il ne laissait perdre aucun profit mais c'était aussi un brave homme qui prêtait des sous à certains de ses sujets pour qu'ils s'instruisent, qui blâmait les excès des troupes dans leur lutte contre les vaudois qu'il cherchait d'ailleurs à sauver en intervenant auprès du pape et de l'archevêque d'Embrun. Le seigneur de Rame était très religieux mais il n'en était pas moins tolérant.
A la fin du 15ème siècle, plusieurs familles de Freissinières vont s'installer dans le Lubéron, notamment en 1585 où le seigneur de Cabrières-d'Aigues signe un acte d'habitation avec 80 chefs de famille dont 75 étaient de Freissinières.
Au milieu du 15ème siècle en effet, le Lubéron est un pays dépeuplé (60% de la population a disparu), certains villages sont inhabités et de nombreuses terres ne sont plus cultivées.
Cette situation est la conséquence des calamités qui se sont abattues en Provence, comme sur l'ensemble de la France d'ailleurs : famines, peste noire, guerre de cent ans avec ses « routiers » qui ravagent les campagnes.
A partir des années 1460, la situation s'améliore lentement, aussi les seigneurs locaux, et le pape pour le Comtat d'Avignon, font-ils appel à des colons en leur promettant des exemptions fiscales.
Ceux-ci vont surtout venir des Alpes, et plus particulièrement des diocèses d'Embrun et de Turin , ces vallées se convertissant alors à une économie pastorale, nécessitant beaucoup de terres pour les pacages, mais libérant une main-d'oeuvre nombreuse.
En 1692, le duc de Savoie abandonne l'alliance française, passe le col de Vars et s'empare d'Embrun et de Gap. N'osant pas l'affronter, le maréchal Catinat se contente de surveiller l'avance des troupes depuis un camp qu'il installe à Pallon ; il dispose des troupes à La Roche-de-Rame et reçoit régulièrement des informations par des émissaires qui passent le col d'Orcières.
À la Révolution, les cahiers de doléances ont été signés, pour la vallée, par les personnes suivantes : Gouirand (châtelain), P. Anthouard (consul), Bertrand (consul), André Anthouard (ex-consul), T. Pellegrin, Anthouard, J. Boysset, Baridon, P. Anthouard, A. Boysset, T. Boysset, J. Bret et J. Gouirand[1].
Au 19ème siècle, les rares terres agricoles ne pouvant plus nourrir une population en forte croissance démographique, certains habitants décidèrent d'émigrer à l'étranger ou dans les colonies françaises.
En 1861, huit familles partirent s'installer en Algérie, dans la région d'Aumale, mais elles ne purent se maintenir longtemps sur le sol algérien et rentrèrent en France, par manque de capitaux et de soutien.
En 1887, quelques jeunes gens de la vallée choisirent l'aventure au Brésil, un peu comme les « Barcelonnettes » au Mexique.
En 1873, une famille des Minsars, attirée par des promesses, partit aussi pour Rio-de-Janeiro ; la plupart rentrèrent cependant au pays quelques années après.
Des associations caritatives protestantes, le « Comité de Lyon », puis la « Société Coligny », avec le sénateur Eugène Réveillaud, décidèrent alors de favoriser l'établissement définitif de familles en Algérie, en prêtant aux candidats à l'émigration la somme exigée (5 000F) par le Gouvernement général pour obtenir une concession. Trois villages, tous dans la région d'Oran, accueillirent ainsi successivement des familles : en 1888, les Trois-Marabout (Sidi Ben Adda) avec treize familles, puis en octobre 1890, Guiard (Aïn Tolba) avec 22 familles (la plupart de Dormillouse) enfin, en 1919/1922, Ténézéra (au sud de Sidi Bel Abbes) avec dix familles.
Certaines de ces familles ne réussirent pas à s'adapter au climat et aux difficultés de la vie et rentrèrent donc en France rapidement ; quelques unes persévérèrent et ne regagnèrent la métropole que dans les années qui ont suivi l'indépendance de l'Algérie

Vaudois et protestants 
L'histoire de la vallée a surtout été marquée par la violence des persécutions religieuses contre les vaudois et les protestants.

On pense que les vaudois sont arrivés à Freissinières dès la fin du 12ème siècle et qu'ils venaient du Piémont ou du midi provençal. Ils y rencontrèrent une population réceptive à leur prédication, cette région étant marquée par la présence ancienne de chrétiens vivant en marge de l'Église catholique ; au début du 12ème siècle, Pierre de Bruys, originaire de la région de Gap, parcourait déjà les diocèses de Gap et d'Embrun, prêchant un christianisme dépouillé et un retour à l'idéal des premiers chrétiens.
Pendant le 13ème siècle, il ne semble pas que la répression ait été très forte, mais les deux siècles suivants allaient être marqués par des excès sans nombre pour éradiquer les vaudois. Les périodes de violence étaient certes entrecoupées de moments de calme mais les vaudois devaient subir alors la présence de missionnaires et de moines cherchant à obtenir leur abjuration ; seul saint Vincent Ferrier, qui visita deux ou trois fois les vallées au début du 15ème siècle avant de s'établir pendant trois mois à Vallouise réussit, semble-t-il, à obtenir des conversions sérieuses et durables.
Citons parmi les épisodes les plus dramatiques les faits suivants :
En 1352, l'inquisiteur se rendit à Freissinières et à l'Argentières où les corps d'hérétiques furent déterrés et brûlés ; vingt et un vaudois en fuite furent déférés au bras séculier et dix-huit abjurèrent.
En juillet 1380, un nouvel inquisiteur condamna et livra vingt-neuf habitants au bras séculier, en précisant toutefois qu'ils ne devaient être ni mis à mort ni mutilés.
En 1390, le gouverneur du Dauphiné, Jacques de Montmaur, arriva à l'improviste dans la vallée ; les vaudois n'eurent que le temps de se réfugier dans la grotte des Fazys où le gouverneur les asphyxia en mettant le feu à des fagots de paille disposés devant l'entrée ; quatre vingt adultes et quarante enfants y trouvèrent la mort.
En 1393, quatre vingt vaudois furent brûlés vifs sur l'esplanade de la cathédrale d'Embrun.
À partir de 1457, avec l'arrivée de Jean Bayle, co-seigneur de Freissinières, à l'archevêché d'Embrun, poursuites, excommunications et saisies de biens redoublèrent, ces actes arbitraires amenant presque à une révolte générale de la région.
Les catholiques, las d'être soupçonnés eux-mêmes, firent appel au roi Louis XI qui, dans une lettre de mai 1448, demanda de ne plus inquiéter le peuple des vallées, mais sous réserve qu'il n'y ait pas d'endurcissement contre la foi catholique, ce que ne pouvaient accepter les vaudois.
Après la mort du roi, les violences reprirent de plus bel, pour aboutir à un paroxysme avec la « croisade » d'avril 1488, la vallée étant alors envahie par plus de six cents hommes !
Ne pouvant lutter contre cette masse, les vaudois divisèrent leurs forces en quatre groupes qui se dispersèrent vers les points habituels de résistance, notamment sur les hauteurs de Dormillouse, au dessus de Pallons (à Valhaute) et aux Fazys.
Un premier groupe se rendit après avoir résisté pendant quatre jours et les soldats réussirent à enlever la position de résistance au dessus des Fazys ; après quelques jours de résistance à Dormillouse, tous les vaudois se rendirent.
Les violences atteignirent non seulement les chefs de la résistance et leurs troupes mais, également, femmes et enfants. Les prisonniers furent conduits à Embrun « comme une chiourme de forçats ».
Le 27 avril, soixante-seize d'entre eux abjurèrent sur la place de la cathédrale, tandis que deux femmes et quatre hommes, déclarés relaps, furent brûlés à Embrun ou pendus à Freissinières.
Le début du 16ème siècle allait être marqué par un retour temporaire à la paix et surtout, par l'adhésion des vaudois à la Réforme, suite au synode de Chanforan. La Réforme fut prêchée dans la région par les frères de Guillaume Farel et des pasteurs venus de Suisse. Au milieu du siècle, il existait de petites communautés protestantes à Molines en Queyras et à Vars mais, à Freissinières, ils représentaient la grande majorité de la population.
Après cette période de calme relatif, les guerres de religion vont vite amener leur spectacle de désolation, mais toutes n'ont pas marqué la vallée.
Quelques événements méritent d'être rapportés : le 22 septembre 1562, les capitaines ligueurs provençaux Sénas et Mouvans, en retraite depuis Briançon, arrivent à Dormillouse ; le lendemain 23, à minuit, ils passent le col d'Orcières dont les habitants s'étaient tous enfuis.
En 1570, après la défaite des protestants à Montcourt, Lesdiguières, leur nouveau chef, installe quelques centaines de soldats dans le Champsaur.
Cette vallée permettant de communiquer avec celle de Freissinières par le col d'Orcières, Lesdiguières disposait ainsi d'une "porte d'entrée" sur le Briançonnais, sans faire le détour par Embrun.
Au printemps suivant, Bonrepos, gouverneur de Briançon, et le capitaine catholique La Cazette, décident de s'emparer de Freissinières et construisent un fort à Champcella.
Les protestants de la vallée sont acculés dans les montagnes, surveillés par mille deux cents hommes. Se voyant exposés à mourir de faim, ils implorent secours auprès de Lesdiguières qui traverse le col d'Orcières, encore couvert de neige, et chasse ses ennemis jusqu'à Saint-Crépin où, un grand nombre de ceux qui avaient échappé au tranchant de l'épée furent emportés par la Durance qu'ils tentaient de traverser à la nage.
Le fort de Champcella fut démoli quelques temps après la paix de Saint-Germain du 15 août 1570.
L'édit de Nantes ramena la paix religieuse pendant plusieurs années mais, dès 1679, les vexations reprirent avec une application rigoureuse et partiale du texte de l'édit. En 1685, le culte réformé ayant été interdit après l'abrogation de l'édit de Nantes, les deux temples de Freissinières (Dormillouse et Ville) furent détruits.
Deux églises furent alors construites, l'une à Ville, l'autre à Dormillouse, sur l'emplacement du temple rasé, alors qu'il n'y avait aucun catholique pour assister à la messe dans ce hameau, si ce n'est, en été, les bayles de Provence.
Pressentant le danger, certains protestants commencèrent à émigrer, en famille ou individuellement, en Suisse, en Allemagne et en Hollande, leurs biens étant bien entendu saisi par le pouvoir royal.
Les protestants restés sur place subirent vexations et persécutions ou choisirent une conversion de façade.
Des habitants qui avaient fait bénir leur mariage par un pasteur furent incarcérés à leur retour pendant six mois dans la tour Brune d'Embrun et ne purent en sortir qu'en payant 600 francs d'amende et en promettant de se « réhabiliter » ; leurs femmes passèrent trois mois dans la prison du château de Freissinières.
En 1775 encore, le pasteur de la vallée fut arrêté et emprisonné à Briançon et il ne fut relâché qu'après trois mois, contre le paiement d'une forte amende.
La Révolution de 1789 mit fin aux persécutions de façon définitive à Freissinières.

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